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La Porte du  Ciel

   
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  Histoire de l'Église

de DANIEL-ROPS

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  La Porte du Ciel  N° 

 
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Les manuscrits de la mer Morte sont muets aussi  

Le judaïsme officiel étant muet, aussi bien celui des Pharisiens que celui des Sadducéens, aura-t-on plus de chance avec !es mouvements religieux et les sectes qui, a l'époque du ChrIst, se rencontrent en Palestine? Des Zélotes¨ on ne connaît aucun texte: professionnels du poignard ils

 se souciaient moins de théologie que de politique, s'opposaient aux pouvoirs établis qu'ils tenaient pour trop faibles, et n'hésitaient pas à tuer sans phrase ceux qu'ils jugeaient traîtres à la cause de la liberté d'Israël.

          Peut-être furent-ils d;accord, en ce cas, avec les princes des prêtres pour condamner un personnage assez fou pour prêcher l'amour des ennemis et la fraternité universelle; mais ils n'ont pas laissé, sur ce point plus que sur d'autres, le moindre document.

          Il en va autrement des Esséniens. Ceux- ci, jusqu'à une date très récente, nous étaient connus, non par des textes juifs officiels mais par des écrivains: Philon d'Alexandrie, Pline l'Ancien et Flavius Josèphe, Selon ce triple témoignage, les Esséniens étaient des sortes de moines, vivant dans les soljtudes une existence de prière et d'ascèse, «sans femme et sans argent, dans la seule société des palmiers», travaillant pour assurer leur subsistance et organisés selon une hiérarchie stricte. Depuis déjà longtemps on se posait maintes questions à propos de ces mystérieux moines vêtus de blanc, qui pratiquaient la mise en commun intégrale des biens, multipliaient les ablutions et tes observances, et dont on savait que la communauté principale était située à Engaddi, non loin de la mer Morte.

          Or, on sait que, depuis le mois de mars 1947, dans la région même d'Engaddi, au nord-ouest de la mer Morte, des découvertes sensationnelles ont été faites*. Dans une, puis dans plusieurs grottes de .la falaise par laquelle la Judée se termine en abrupt sur le «Ghor» de la mer maudite, des manuscrits ont été trouvés, tous religieux un grand nombre bibliques, les autres formulant la doctrine et la règle d'une secte juive qui s'appelait elle-même «Communauté de la Nouvelle Alliance ». Peu après, les pères dominicains français de l'École biblique de Jérusalem, fouillant des ruines jusqu'alors négligées, proches des grottes aux trouvailles, en un lieu dit «Qirbet Qumran», révélèrent qu'il s'agis- sait là du couvent où avaient vécu les adeptes de la Nouvelle Alliance; salles de réunion, « scriptorium », piscines, magasins, rien ne manquait pour que la description de ces ruines fût celle d'un monastère. Le rapprochement avec les Esséniens s'imposa donc aux esprits, et se fit de plus en plus persuasif à mesure que les textes des rouleaux découverts furent publiés.

          Tout ce qu'on savait antérieurement des Esséniens, de leur mode de vie, de leur doctrine, se trouvait confirmé. Leur origine., demeurée mystérieuse, pouvait être mise en relations avec ces Hassidim qui s'étaient écartés du reste de la communauté a l'époque de la domination hellénistique pour ne pas obéir aux grands prêtres asmonéens. suspects à leurs yeux: de trop de complaisance aux Grecs ¨u

          D'après les textes découverts on pouvait même conclure que, vers 65 avant notre ère sans doute, la secte était entrée en conflit violent avec les chefs officiels d'Israël et que son supérieur, dit « le Maître de Justice », avait été mis à mort. Fuyant un temps les solitudes de la mer Morte, les disciples de la Nouvelle Alliance s'étaient réfugiés quelque temps en Syrie - d'où provient le curieux Écrit de Damas trouvé en 1896 dans une synagogue du Caire, et dont la ressemblance avec les Manuscrits de la mer Morte ne fait aucun doute - pour revenir se fixer au Qirbet Qumran, une fois .la domination romaine installée en Palestine, probablement vers 4 avant J.-C.

          La communauté resta alors dans son monastère environ trois quarts de siècle, connaissant certainement un rayonnement dans tout le monde juif: on a retrouvé près du Qumran un vaste cimetière .où de pieuses gens, même des femmes, vinrent dormir leur dernier sommeil à côté des ascètes. Mais au cours de la fameuse « Guerre juive» où Titus réprima rudement la révolte de la Palestine, en 68 de notre ère, la Xè Légion opéra dans la région de la mer Morte. Les moines esséniens s'enfuirent, non sans avoir pris soin de cacher dans d'inaccessibles grottes leurs plus précieux trésors, leurs livres sacrés, dans l'espoir de les retrouver un jour...

          Les Esséniens ou, si l'on préfère les zélateurs de la Nouvelle Alliance, sont donc installés près de la mer Morte au moment ou Jésus paraît et se dresse dans sa mission. Leurs textes les plus récents peuvent se situer entre --- .4 et + 68. Parlent-ils de Jésus ? Nullement. Pas un seul document n'a été trouvé dans les Manuscrits de la mer Morte où il soit question du fils de Marie. Cela paraît, à première vue, étonnant. Surtout si l'on songe que le rapprochement entre essénisme et christianisme (dont nous aurons à parler) à été fait depuis longtemps. Déjà, dans une lettre à d'Alembert, le 17 octobre 1770, Frédéric II de Prusse écrivait : «Jésus était proprement un Essénien; Il était Imbu de la morale des Esséniens, qui tient beaucoup de celle de Zénon »,ce qui était fort aventuré. Plus prudent, Renan, sans admettre de «commerce direct» entre Jésus et la secte essénienne disait .que «le christianisme. est un essénisme qui a largement réussi ». Ce rapprochement, en tout cas, les moines de la Nouvelle Alliance ne l'ont pas fait.

          Il ne semble pas davantage qu'ils aient prêté la moindre attention a d'autres rapprochements, sur lesquels les historiens et exégètes ,du XXè siècle discutent, et dont Il sera question plus loin., Par exemple, entre Jean le Baptiste et les plus ardents des membres de la secte qui, refusant même la vie commune, fuyaient toute présence humaine dans le désert. Ou dans quelque anfractuosité de la falaise. Non plus qu'ils aient su ce qui se passait au gué de Béthabara, sur le Jourdain, où le Baptiste procédait à des cérémonies d'ablutions analogues aux leurs dans leurs apparences. Non plus qu'ils aient observé que la grotte du djebel Qarantal où Jésus fit retraite avant sa levée publique n'est pas très éloignée de leurs grottes-cachettes. Et, bien entendu, rien n'indique, dans leurs textes, qu'ils aient le moins du monde identifié Jésus le Nazaréen à un de leurs «Maîtres de Justice.», selon une hypothèse que certaine critique a avancée complaisamment.¨¨u

          Le silence des Manuscrits de la mer Morte n'a cependant rien de surprenant. Les Esséniens, et les moines du Qumran, appartenaient certainement à la caste sacerdotale juive: eux-mêmes le disent dans leurs textes, où ils se désignent comme fils de Sadoc, du nom d'un prêtre du temps de Salomon, ou encore descendants de Lévi 

et d'Aaron. Même séparés du sacerdoce officiel, ils en gardaient bien des habitudes de pensée, les préjugés, un mépris tacite des am-ha-arez ignorants dont Jésus et ses disciples étaient tout proches. Pour ces austères ascètes, enfermés dans un légalisme plus strict encore que celui des Pharisiens, quelle importance pouvait bien avoir l'aventure d'un ouvrier du bois, flanqué de quelques pêcheurs du lac galiléen, qui venait se faire prendre à Jérusalem et crucifier comme un bandit vulgaire? Les pieux du Qumran n'avaient jamais perdu leur temps ni leur encre à raconter des évènements historiques, tout occupés qu'ils étaient des seules choses religieuses: ils n'allaient pas commencer à parler d'un si piètre sujet!

« La parole vivante et perdurable »

Païens et Juifs écartés, reste à se tourner vers ceux qui, dès le début, se sont réclamés de Jésus: les Chrétiens. C'est naturellement par eux que nous le connaissons le plus totalement, et le faisceau de leurs témoignages est si solide que des siècles de critique n'ont pu le dissocier. Cependant, au seuil d'un examen de ce textes, une difficulté se présente, qui ne paraît. pas légère à l'homme moderne. Habitué depuis sa naissance à ne rien apprendre que par l'imprimé et dans l'imprimé, chacun de nous se représente toute tradition concernant le Christ sous la forme coutumière de quelques petits livres. Or, il est absolument certain que l'enseignement chrétien le plus ancien dédaignait le texte écrit et était rigoureusement oral.

Nul n'ignore que le milieu social où vivait Jésus était celui de très petites gens: ouvriers, artisans, pêcheurs du lac de Tibériade. Parmi ses douze disciples, tous savaient-ils écrire? Certainement Lévi dit Matthieu, le collecteur d'impôts, et Judas, le caissier de la troupe; mais les autres? Nous l'ignorons. Encore tous eussent-ils été versés dans l'art des scribes qu'ils n'eussent certainement pas préféré la lettre au verbe; toute l'habitude des Sémites** si loin qu'on

 

 

 ¨ LES ZELOTES.

 «D'autres [Juifs], s'ils entendent quelqu'un médire de Dieu et de sa Loi, et si c'est un incirconcis, ils le guettent jusqu'à ce qu'il soit seul en un lieu quelconque et le menacent de mort s'il ne se fait pas circoncire. Celui qui ne veut pas se laisser convaincre n'est pas épargné, mais égorgé. C'est pourquoi ils ont reçu leur nom de ceux qui les fréquentent: ils sont appelés  «Zélotes» et, par certains autres «sicaires ».

. (HIppolyte, «Philosophoumena », IV, 26.) 

*Voir les Manuscrits hébreux du désert de Juda, par A. Vincent, préface de Daniel-Rops (Paris, 1955), et autres ouvrages cités dans les notes bibliographiques.

uu L' EXEMPLE DES HASSIDIM.

« ... et tellement les plus récents [Juifs] sont inférieurs aux plus anciens qu'à l'attouchement d'un de ceux-ci, celui-là [l'ancien] va se laver complètement comme s'il avait eu commerce avec un être de race étrangère. «Ils ont aussi la vie longue au point que, chez beaucoup, elle dépasse plus de cent ans, à cause de la rigueur de leur régime - à mon avis - et de la modération. «Ils méprisent les dangers et triomphent de la douleur par la sagesse; quant à la mort, si elle se présente avec gloire, ils la croient préférable à l'immortalité. La guerre des Romains a prouvé la fermeté de leurs âmes: torturés et tordus, brûlés et brisés, ils ont été passés par tous les instruments de torture afin qu'ils blasphémassent le législateur ou mangeassent quelque chose de contraire à leurs coutumes. [Ils n'ont fait] ni l'un ni l'autre: ils se sont soumis à la souffrance, mais ils n'ont jamais flatté leurs tourmenteurs ni versé de larmes. »

(Flavius Josèphe, «la Guerre juive », Il, VIII, pp. 150-152.)

uuu DIFFERENCES ENTRE JÉSUS ET LE MAÎTRE DE JUSTICE.

«Le Maître de Justice était un prêtre, un fils de Lévi; Jésus n'était pas prêtre, mais "fils de David ». Le Maître de Justice était qualifié de «Messie d'Aaron et d'Israël »; Jésus était dit seulement «le Messie ». Le

Maître de Justice, vraisemblablement, résida généralement en Judée. Jésus était un Galiléen, et c'est en Galilée, aux bords du lac de Tibériade, que se situe principalement sa prédication. Le Maître de Justice était un maître savant que ses adeptes entouraient d'une vénération superstitieuse, au point que, tels les disciples de Pythagore, ils ne prononçaient pas son nom ; Jésus était un maître familier que ses disciples et la foule même abordaient en toute liberté et dont le nom n'était ni secret, ni mystérieux. [...] Le Maître de Justice était le révélateur d'une gnose mystérieuse, élaborée à l'aide des plus hautes sagesses qui circulaient alors dans le monde et réservée à des initiés. Jésus était surtout un prédicateur populaire, issu d'un milieu de petites gens, s'exprimant dans une langue simple avec des comparaisons pleines de fraîcheur et de vie.»

(Dupont-Sommer, «Nouveaux aperçus sur les Manuscrits de la mer Morte », p. 207.)

 **Cf. Daniel-Rops: Histoire Sainte, le Peuple de la Bible, fin de la première partie, paraphe la tradition transmise. - Les références : à cet ouvrage seront désormais données sous le sigle DR : PB.

 

 

         

 

 

 
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